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Voyage en terres extérieures

  • Photo du rédacteur: Captain Emeline
    Captain Emeline
  • 3 juin 2020
  • 2 min de lecture

Voyage voyage, plus loin que la nuit et le jour...

J’ai tourné sur moi-même pendant deux mois de confinement ; j’ai dansé dans chaque recoin de ma maison, me cognant à tous les meubles ; j’ai voyagé dans mes pensées et mes rêves m’ont emmené loin, si loin que je me suis perdue…

Aujourd’hui, je voyage avec mes pieds, mes yeux, mes mains, mes oreilles, le nez engouffré dans un masque anti-covid. Mon premier voyage à l'extérieur depuis deux mois !

Dans les rues, la vie foisonne à nouveau sous une lumière éblouissante. Tous sont sortis, travail ou pas, il fallait voir si la Terre tourne encore sur elle-même, si les oiseaux chantent encore, si le soleil peut bronzer la peau et le vent caresser les visages.

Je retrouve le plaisir d’aller au-delà de cet horizon qui me voilait le reste du monde, là où je n’avais plus le droit de m’aventurer. J’ai pris mon vélo et j’ai traversé la ville en un éclair, cela m’a paru si facile ! J’ai fendu la foule en centre ville, dégringolé sur les pavés de la rue Kéréon, salué la cathédrale Saint Corentin, sourit à l’Odet qui remonte vers les terres et chanté pour répondre aux oiseaux des quais feuillus. J’ai respiré, mes poumons grands ouverts, l’air frais de la ville côtière.

Puis j’ai mis un masque tout neuf, j’ai peint mon visage avec une grosse tâche blanche qui recouvre mon sourire. Je suis entrée dans le hall de la gare de Quimper et la sécurité m’a accueillie pour demander où j’allais.

Landerneau. Saint-Brieuc. Rennes, Paris, Nevers... et plus loin encore ! Plus loin s’il vous plait !

Un périple orchestré au millimètre, attendu avec impatience, imaginé aux heures les plus sombres de la nuit pour se réconforter.

Je vais voir la mer ! Oh que les sorties au plein milieu de l’océan, toutes voiles dehors, me manquent… Je vais pourvoir revoir enfin son étendue infinie et son bleu profond, sentir l’air iodé et écouter les mouettes tourner au-dessus de mon chapeau de paille ! Que la vie est douce, au bord de l’eau…

Et l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.

Génèse 1.2

Moi aussi, je planerai au-dessus des eaux ; je serai ce nuage qui zèbrera la toile de fond, gorgé d’eau océanique, dont chaque goutte se souvient encore de sa vie aquatique avec nostalgie ; ce nuage qui pleure lorsque trop de larmes s’accumulent en son sein ; ce nuage qui reflète les belles couleurs du soleil à son lever, à son coucher. Je serai ce nuage volubile et volatile ! Celui qui peut voyager où il le souhaite, sans obstacle et sans contrainte, se laissant promener par la brise légère ou les vents violents ; ce nuage qui tourne sans fin sur lui-même en une tornade ravageante ou qui s’évade en un courant d’air.

Oui, je voyage enfin, je m’évade en un courant d’air, de grand bols d’air frais.


Texte inspiré d'une photo de Priscilla Duluc

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