L'écho d'un phare

C'est dans l'obscurité de ma nuit blanche,

La tête remplie de sombres pensées,

Que j'aperçus dans mon carreau percé

Le reflet flou d'une sorte de flash…

Je me levai encore ensommeillée

Pour trébucher jusqu'à la fenêtre sale

Et ouvrir ses battants avec un râle,

Imaginant les alcooliques passer.

Le murmure de la pluie me parvint.

Le silence de la nuit me surprit.

D'où venait donc cet éclair si soudain ?

Un clignotement bref me répondit.

De l'autre côté de la rue pavée,

Se tenait là un lampadaire timide

Dont le faible halo jaune et limpide

Changeait les gouttes en perles dorées.

Au milieu de la tempête, ce phare

Veillait sur les dormeurs comme une mère.

Ce coin de ruelle était mis à part

Pour que les rêveurs songent et espèrent.

Texte inspiré d'une photographie de Priscilla Duluc