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Moi, hic existentiel

  • Photo du rédacteur: Captain Emeline
    Captain Emeline
  • 4 mai 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 oct. 2020

L'égocentrique ne peut s'empêcher de penser que ce n'est pas facile d'être moi, alors que le solitaire peut s'apercevoir que déjà ce n'est pas facile d'être quelqu'un.

LFH Swendsen, Petite philosophie de l'ennui


Moi, je reste plantée là, immobile, les fenêtres grandes ouvertes sur l'azur de mes pupilles. Des nuages zèbrent le ciel et déversent leur pluie par intermittence. Les yeux clairs ont-ils le droit de pleurer ?

Si seulement on pouvait appeler ça un travail, de simplement regarder le monde passer et l’admirer. Alors je serai la personne la plus travailleuse qui ait jamais existé. Il me semble digérer le monde depuis si longtemps... quel âge ai-je déjà ?

Je voudrais n’être que moi et ne pas avoir d’autres responsabilités. Je voudrais abandonner le monde. S’occuper de soi est parfois si pesant ! C’est un travail éreintant. Comment font les autres gens ? Est-ce qu’ils délèguent ce labeur à leurs amants ?

Être moi tout le temps... c'est obligé, vraiment ?


Moi, un mot qui érige un mur dès sa première lettre, qui tourne autour de son nombril dans le cercle de sa lettre O, qui se croit couronné comme le point de sa lettre i. Toute ma synesthésie crie les contrastes colorés de ce mot !

L’homme Moi donne comme excuse à ses facéties sa nature ; sa nature verte comme la lettre M, érigée en pointes contre le monde, à double facettes, fendue d’un gouffre de pensées mystérieuses. Il ne regarde souvent qu’à lui-même ; son visage pâle tel la lune, sa tête vide comme sa lettre O, toute aussi blanche, immaculée, infiniment courbe et autocentrée que lui. Il se croit roi, on a mis entre ses mains le monde et il joue avec, tel un enfant avec les bijoux en cristal de ses parents - qu’on les lui retire, et vite ! Oui, on lui a confié les joyaux de la Terre, scintillants comme le i doré de son nom, et il s'imagine empereur des sept continents.

Moi, voilà son nom.

Pourtant, je suis Moi. Et je vais vivre avec cet état...

Me pardonneras-tu, toi, d'être toujours Moi ?



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