Anicroches d'intellos
- Captain Emeline
- 4 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 juin 2020
Facéties caustiques entre amis intellos :
E. : " Mais, arrête de faire des phrases avec les expressions de mon visage ! Elles correspondent pas du tout !"
C. : " Mais c’est pas facile de montrer de l’affection… en tout cas c’est plus facile avec les animaux. Franchement, l'amitié c'est dur d'en voir les contours, tu sais."
A. : " Nan mais là les filles, j’ai épuisé mon énergie sociale. J'ai besoin d'être seule."
E. : " J'ai trop à penser, désolée. Allez-y, marchez devant, faites comme si j’étais pas là."
A. : " Pfff... on s'ennuie à mourir ! On n'a qu'à poser une question pour apprendre un truc hyper précis du domaine d'expertise de l'une d'entre nous. Et celle qui a répondu doit poser à son tour une question à une autre, etc... ça vous va ?"
T. : " Ah désolé, j'ai rien écouté de ce que t'as dit, j'écoutais mes pensées."
E. : " Purée, mais c'est pas possible, quand je parle à l'un, l'autre débranche son cerveau, c'est pas sympa les gars, j'essaye de vous parler à tous les deux, faites un effort !"
L. : " Ce qui est dur avec toi c'est qu'on ne sait jamais ce qu'il se passe dans ta tête. Par exemple là, tu réfléchis ou tu penses ?
E. : _ Ben là je réfléchis à notre conversation. Mais tout à l'heure, je pensais... c'était juste des rêvasseries. Promis, je te le dirai quand je réfléchis trop fort."
M. : " Tu vas encore me dire que je suis relou parce que je suis "dans l'impossibilité de donner une réponse au regard du contexte objectif ou de la relativité des points de vue de chacun", mais... c'est vraiment le cas, je peux pas répondre, désolée."
Des rivières d'encre ont coulé sur le sujet délicat des intellos. Vous savez, ceux qui ne peuvent s'empêcher de trop penser. Mais si ! Les surdoués.
Et voilà, le mot est lancé. Qu'ai-je osé dire ? Devant tout le monde, comme ça, sans autre préambule ! J'aurais mieux fait de me taire. On ne sais jamais, peut-être vais-je perdre quelques amis... Est-ce pour cette raison que toutes mes palabres sont signées "Anne O'Nyme" ?
Tant pis, le méfait est fait.
Maintenant que je suis lancée, autant continuer.
Mais ne me faites pas redire le mot. Une fois, c'est déjà trop.
Bon. Par où commencer ? Peut-être simplement par dire ce que je ne vais pas dire : je ne vais pas parler de statistiques. Ça, c'est dit. Pourtant, j'aime beaucoup ça, les statistiques ! Suffisamment pour avoir fait des recherches en neurosciences, en tout cas. Mais je crains qu'aujourd'hui, je ne sois pas d'humeur. Ah, les femmes et leurs humeurs ! Me direz-vous. Et bien, justement non. Je ne vais pas parler de stéréotypes non plus.
Je vais parler essentiellement... d'anicroches, de fariboles, de babioles, de bagatelles, de calembredaines, de petits pépins et de gros noyaux restés coincés dans mon gosier.
Oui, je sais, c'est un peu trop tourné vers ma petite personne. Et puis, qui est-ce que ça intéresse, la vie d'une intello ? Il y en a des brouettes - 1 à 2% de la population, allez, ça y est, je l'ai dit. Mais on m'a trop répété des choses absurdes sur ma condition qu'il me paraît raisonnable de parler de ces choses-là afin de faire justice à tous les intellos qui les vivent. Et si je suis toute seule, eh bien... faire justice à moi-même. Cela me suffira.
Vous excuserez les quelques textes écris sur ce sujet pour présenter les divers points communs entre les intellos, les points d'ancrage et les points d'accrochage. Hypersensibilité perceptive et émotionnelle, pensée arborescente, questions existentielles, créativité effusive, synesthésie... Les psychologues expérimentés reconnaîtront surement des idées scandées par leurs maîtres. Pour les autres, vous reconnaîtrez sûrement toute notre humanité. Nous, les intellos.
A tous mes proches intellos, qu'ils le veuillent ou non.

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