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Les amants éternels

  • Photo du rédacteur: Captain Emeline
    Captain Emeline
  • 8 avr. 2020
  • 1 min de lecture

Si je pouvais choisir l’heure de ma mort, ce serait là, maintenant, tout de suite.

On érigerait une statue pour figer cet instant dans l'albâtre.

Lui et moi. Pour toujours.

Les passants s’embrasseraient à nos pieds, les tourterelles roucouleraient sur nos têtes, les nuages enlaceraient le soleil au-dessus de notre effigie.

Et nous, dans notre immobilité, nous serions témoins de leur amour, comme ils auraient été témoins du notre.

Je serais représentée simplement vêtue de ma nudité ; car notre instant volé est celui où je me suis dévoilée à ses yeux, sans gêne, sans retenue.

Il serait représenté fier ; car il a eu le privilège de me voir dans toute ma beauté et il l'arbore comme un roi porte sa couronne.

Nous serions des amants éternels, convoités et admirés de tous.

Et l’homme ou la femme qui n’a jamais aimé se sentirait condamné par nos regards. Il ou elle n’oserait jamais monter les marches pour venir nous saluer. Notre blancheur l’éblouirait, notre pureté l’étoufferait. 


Oui, si je pouvais choisir mon heure, ce serait celle où mon amant et moi n’avons fait qu’un sur ce banc parisien.


Texte inspiré d'une photo de Priscilla Duluc

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