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L'odyssée en Israël

  • Photo du rédacteur: Captain Emeline
    Captain Emeline
  • 6 mars 2024
  • 3 min de lecture

Je ne suis pas la seule dans notre groupe d'aventuriers pour qui le simple fait d'aller en Israël est l'accomplissement d'un vieux rêve inatteignable. Lorsque mon grand-père m'a annoncé qu'il souhaitait faire un dernier voyage en Israël en compagnie de toute sa famille, mon cœur a bondi d'enthousiasme ; quand j'ai appris que c'était organisé par mon centre de vacances préféré, j'ai sauté de joie ; quand il a proposé de me payer une partie du voyage, j'étais comblée. Me voilà donc en route pour le pays de la Bible, malgré un compte bancaire vide, un licenciement tout juste essuyé, un passeport renouvelé à la dernière minute, un antidépresseur dans la poche pour lutter contre les effets du surmenage surmonté. Et… je suis dans les nuages pendant huit jours. L'avion a-t-il vraiment atterri ?



Le groupe ressemble à une grande famille en voyage, tout le monde s'accorde pour le dire. Ma vraie famille - mon grand-père, sa fille et son mari (mes parents), son fils et sa femme (mon oncle et ma tante) - se fondent dans ma famille d'adoption depuis 2009 : le Centre Des Jeunes. Malgré les différences de croyances, de culture, d'âge, de santé physique ou mentale, tous affirment avoir trouvé leur place. La marche nous a bien vidés d'énergie pourtant tous ont tenu jusqu'au bout et tous sont fiers de leurs performances à travers la chaleur, le vent, la pluie, l'orage, le froid sous tente, la hauteur des téléphériques, la profondeur des tunnels, la bougeotte des dromadaires, l'instabilité de la mer morte, et même le coronavirus, qui nous a fait changer d'hôtel pour satisfaire des juifs paniqués à la vue des français pestiférés. Une aventure dont nous sortons victorieux et la tête remplie de souvenirs épiques.



Ce tour de force a été réalisé par une équipe de leaders extra-motivés et compétents, chacun dans son domaine : l’organisation (Loïc), la guidance (Jérémie), la prédication et les histoires juives (Joël), la préparation et supervision (Pierre-Yves).



Les visites sur les pas de Jésus, dans des sites foulés par ses pieds de façon certaine ou probable, rendent ce voyage touristique unique et profondément émouvant. Nous apprenons par ailleurs les méandres du conflit israélo-palestinien (même s'il est bien trop compliqué pour en retenir toute l'ampleur), les détails du judaïsme ancien, actuel, messianique, … tout un nouveau monde ! "Maintenant, ma Bible passe de la 2D à la 3D" entend-t-on dans le groupe. Et chacun de décrire à son voisin son lieu préféré, dont la visite a changé sa lecture des textes bibliques.



Pour ma part, je parlerais de la synagogue de Capernaum, la plus ancienne jamais retrouvée et visitée par Jésus de source sûre. Très bien conservée, elle est bien plus petite que je l'imaginais, bien plus intime. On reconnaît les restes d'une entrée menant sur une première pièce parsemée de bancs de pierre : la salle communautaire où la vie sociale de la ville bourdonnait. Puis on voit le lieu où le Tanar (notre “ancien testament”) était lu, sur une pierre modestement sculptée et posée au centre de la pièce. Je suis plongée tête la première des siècles en arrière, parmi les quelques hommes et femmes accroupis côte à côte sur les carrelages colorés pour écouter Jésus leur lire la Parole de Dieu, la tête appuyée sur un des quatre piliers massifs qui soutiennent la voûte. 



Je parlerais avec autant d'enthousiasme du jardin des béatitudes, où tous mes sens ont été comblés : le soleil chauffait ma peau, l'odeur du jardin paradisiaque m'envahissait, les versets proclamés par notre pasteur me berçaient, le panorama sur la mer de Tibériade bordée de collines et de monts enneigés me subjuguait. Suis-je arrivée au royaume des cieux ? En tout cas, je suis déjà heureuse.



Mais déjà le bus repart : le timing est souvent serré pour nous permettre de profiter d'instants de communion précieux dans nos hôtels. Les jeunes jouent, les plus âgés font la sieste, préservant leurs forces pour la réunion du soir où ils pourront discuter de leur journée (mais pour se plaindre il faut envoyer un mail à Pierre-Yves), écouter la méditation du soir, prier dans son cœur ou à voix haute et savourer la petite blague juive qui ponctue nos longues journées sur une note joyeuse. 



Je tire ma kippa - euh… mon chapeau - et j’espère vivement que d’autres aventuriers oseront faire ce voyage inoubliable en pays promis.



Shalom !



Publié en 2020 dans le journal du Centre Des Jeunes de Saint Lunaire

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