Comment choisir mon psy ?
- Captain Emeline
- 26 mars 2024
- 4 min de lecture

Notre psychologue de l’équipe prend la parole pour répondre à une question qui lui est très souvent posée : “si je ne vais pas bien, je dois aller voir quel psy ?” Elle se met alors à poser des questions pour connaître le profil de psy recherché et elle explore les descriptions de professionnels proches de chez le demandeur ou des professionnels consultant en visio-conférence. Mais comment choisir son psy tout seul ?
“Mes amis et ma famille trouvaient que je commençais à être vraiment pas bien…”
“Je ne me reconnais plus, je suis tellement fatiguée et lassée de tout, même des choses que j’aimais faire avant…”
“Parfois je pleure si fort et sans raison, ou bien je me mets à respirer très vite, je crois que je vais mourir…”
“Je n’en peux plus, on se dispute tout le temps avec mon conjoint. Et puis ma vie sexuelle est passée de calvaire à inexistante…”
Il y a tant de raisons d’aller voir un psychologue ! La liste n’est certainement pas exhaustive. Lorsque des signes interpellent notre entourage ou lorsque nous sentons un mal-être dans notre vie, le moment est peut-être venu de consulter. On consulte souvent trop tardivement un psychologue, alors il ne faut pas hésiter à aller frapper à la porte dès les premières inquiétudes.
Le médecin ou le psychologue ?
L’idéal est de commencer par interroger son médecin généraliste. Il fera sûrement un bilan somatique avec une prise de sang, pour écarter tout problème physiologique (anémie, thyroïde, effets secondaires de médicaments…). Le médecin peut alors inviter à consulter un psychologue ou un psychiatre. Parfois il connaît lui-même des adresses qu’il peut recommander.
La différence entre psychiatre et psychologue est simple : le premier est un médecin spécialisé alors que le second est diplômé d’un master à l’Université. Le psychiatre peut faire des diagnostics, prescrire des soins et parfois réaliser des psychothérapies. Le psychologue peut faire des psychothérapies et évaluer le fonctionnement de la pensée du patient. Pour choisir entre les deux, soit on demande à son généraliste soit on tente l’un et on demande s’il y a besoin de l’autre.
Quel psychologue ?
En premier, il faut se demander si l’on préfère un homme, une femme, ou si ça nous est égal. Puis on vérifie si le psychologue à des disponibilités. Tous les psychologues ont obtenu une licence commune, puis un master qui offre deux années de spécialisation. Il convient de se pencher sur leur spécialité pour un accompagnement adapté. Tous les psychologues qui exercent doivent avoir un numéro ADELI, sans quoi ils ne peuvent exercer dans leur département.
La première information à vérifier est s’il prend uniquement les enfants et adolescents ou s’il prend les adultes. Les psychologues qui ont le titre protégé par l’Etat de “psychothérapeute” sont souvent les plus à même de faire des soins psychiques. Il existe des psychothérapeutes qui n’utilisent que la parole comme outil de médiation (par exemple la psychanalyse), et il y a ceux qui utilisent d’autres outils, comme les schémas, les généalogies, les journaux de bord, l’hypnose, la méditation, etc…
Mais il existe d’autres spécialités que la psychothérapie si le mal-être concerne un domaine plus spécifique. Par exemple, le neuropsychologue sera plus adapté si le problème mérite une exploration approfondie des compétences professionnelles, scolaires, cognitives ou intellectuelles. Le psychologue scolaire, lui, peut intervenir dans la classe, si c’est le seul endroit où apparaît le mal-être de l’enfant ou les difficultés scolaires.
Qu’est-ce qu’un bon psy ?
Rien ne vaut une première rencontre pour sentir si on est en confiance avec le professionnel. L’essentiel est de ressentir sa neutralité bienveillante et son écoute attentive. Mais il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété ou de la réticence après les quelques premières séances. C’est simplement que la thérapie est en marche et… elle remue la vase !
Toutefois il faut être vigilant. Le psychologue ne doit pas donner de directives concernant les choix de vie, intervenir dans la vie privée ou hors du cadre de la consultation, ni partager ses propres croyances. Il ne doit pas prendre plusieurs membres d’une même famille. Il doit garder le secret professionnel à moins qu'il ne détecte un danger qui nécessite d’informer les tuteurs légaux et/ou la justice. Tout cela fait partie du code de déontologie des psychologues.
Enfin, il vaut mieux laisser le soin au thérapeute de choisir la fin d’une thérapie. Le fait de ne plus vouloir y aller ou de stagner peut être une réaction normale au processus thérapeutique. Nous sommes des êtres cycliques et notre psyché est vivante, laissons-lui le temps de guérir. Offrons-lui un espace pour s’exprimer et apprenons à l’écouter avec bienveillance.
Pour aller plus loin et trouver son psy :
Et si je suis chrétien, chrétienne ?
Lorsqu’on est chrétien, on peut être tenté de consulter un psychologue chrétien. L’idée est de partager ses souffrances dans notre vie spirituelle ou d’église avec quelqu’un qui les comprend mieux. Cela peut aussi permettre d’éviter les pratiques qui ne nous conviennent pas en raison de nôtre foi.
Ces deux arguments sont tout à fait justes. Je rajouterais que n’importe quel psychologue vêtu de sa neutralité bienveillante peut accompagner le chrétien dans ses problématiques spécifiques, et parfois lui faire prendre du recul sur ce qu’il vit. D’autre part, chaque psychologue chrétien a son avis sur les outils thérapeutiques et cela ne garantit pas que son avis soit le nôtre.
Publié en 2023 dans le magazine Aspir’à + Journal de ma vie intérieure numéro 3 : Le bonheur dans l'épreuve et dans la Bible
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