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A l'origine du pardon... la résilience

  • Photo du rédacteur: Captain Emeline
    Captain Emeline
  • 20 mars 2024
  • 3 min de lecture

Face à l’adversité


Je sors d’une étonnante série de conférences pleines d’idées innovantes. La journée scientifique et citoyenne autour de l’autisme à l’Institut Pasteur était unique en son genre. Des chercheurs dialoguaient avec des soignants, des parents mais aussi des personnes avec autisme. Elles voulaient faire entendre leur message haut et fort : leur degré d’autisme dépend de leurs prédispositions génétiques, mais il dépend surtout… de leurs capacités de résilience.



La résilience est un concept assez récent qui peut s’appliquer à l’échelle biologique, à l’échelle psychologique ou à l’échelle sociale. Elle signifie qu’au-delà de sa propre vulnérabilité, chaque individu ou chaque organisme peut faire face à l’adversité avec des réponses variées, plus ou moins adaptées voire constructives. La résilience permet de s’adapter et de surpasser l’adversité. C'est surtout un trait de caractère qui peut être très utile. Être résilient pourrait protéger d’une mauvaise santé, de maladies, de troubles psychiques ou sociaux. Mais est-il vraiment possible de surpasser une prédisposition génétique avec de la résilience ? Peut-on surpasser quelque chose qui fait partie de nous ? Qui nous constitue ? 


Notre premier adversaire : nous-même ?


Quelles caractéristiques personnelles ou quelles compétences peuvent faciliter la capacité de résilience psychologique ? Boris Cyrulnik répond en tant que psychologue clinicien : une personne résiliente peut se défendre avec pertinence face à l'adversité, elle peut comprendre ce qui est provoqué en elle comme conflits, comme pensées et comme émotions. Elle va chercher le soutien des personnes qui l’aiment et elle répond à ses besoins. C’est un élan intérieur qui la pousse à faire tout cela, quelles que soient les réactions des autres.


Au contraire, une personne pseudo-résiliente a tendance à réagir de manière stéréotypée, en lien avec des souvenirs négatifs, selon un processus de dissociation au sein de la personnalité. Elle a du mal à exprimer ses émotions verbalement et c'est son corps qui les exprime à travers des troubles psychosomatiques (maux de tête, de ventre, de tension, de cœur, de dos…). Elle a une relation paradoxale à l'agressivité.


Au-delà de l'adversité


Il y a en nous-même des vulnérabilités, innées ou provoquées par des épisodes d'adversité, mais il y a aussi cette capacité de résilience, que l'on possède déjà ou que l'on peut apprendre. Il est admis qu’être résilient permet de transformer les impasses en nouvelles opportunités et les souvenirs sombres en expériences promouvant la croissance personnelle. Cela déploie une enveloppe protectrice contre l'adversité à venir ou l'impact des vulnérabilités intrinsèques. Cela permet surtout d'être plus prompt à pardonner à l'adversaire et à soi-même à propos de tout ce qui nous a blessé.



Si les personnes avec autisme utilisent leurs capacités de résilience pour se défendre contre la fatalité écrasante de la génétique, alors je devrais pouvoir l'utiliser contre mes propres adversités du quotidien et mes propres prédispositions. En tout cas, c'est un beau message d'espoir de leur part, et ça donne envie de m'en inspirer.



Références :


Anaut, M. (2015). Psychologie de la résilience - 3ème édition. Armand Colin


Cyrulnik, B., & Duval, P. (2006). Psychanalyse et résilience. Odile Jacob.


Mrazek, P. J., & Mrazek, D. A. (1987). Resilience in child maltreatment victims: A conceptual exploration. Child abuse & neglect, 11(3), 357-366.




Les six caractéristiques qui favorisent la résilience personnelle :


Une mise en condition rapide et efficace face au danger : les réponses défensives sont flexibles, variées, adaptées.


Une maturité précoce : savoir exprimer ou parler de ses conflits internes et leur donner du sens.


Une large palette d’émotions : "Je sens monter une émotion, je la reconnais, j’en comprends la source et l’expression, je l’accepte, je la vis jusqu'à sa fin."


La capacité à former et maintenir des liens intimes avec d’autres : être entouré par des gens aimants, on dit que c’est l’essentiel dans les périodes de détresse.


La capacité à répondre à ses besoins et tolérer la frustration : se tourner vers ce qui nous fait du bien.


La capacité à trouver une motivation intrinsèque plutôt qu’une motivation guidée par la pression externe.



Publié en 2023 dans le magazine Aspir’à + Journal de ma vie intérieure numéro 2 : Le Pardon qui guérit dans la Bible

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